En cette période inédite de confinement liée au virus COVID-19, je suis fier de pratiquer l’enseignement à distance de la photographie dans le cadre d’un module électif à des étudiants en 4ème année à l’IIM – Institut de l’internet et du multimédia.
En 4 jours, le programme fut dense pour couvrir l’ensemble des notions définies, tant théoriques que pratiques, techniques et artistiques : choix et entretien du matériel, réglages de l’appareil photo, techniques de prise de vues, flux de production numérique, … dans les situations variées du reportage, portrait, nature morte, packshot, narration, … le tout en lumière naturelle et artificielle.
Un grand merci à Marie BERNARD de l’IIM et à toute l’équipe de la Direction des Pédagogies Digitales du Pôle Léonard de Vinci à Paris La Défense pour cette parfaite organisation et aux étudiants pour leur grande implication.
Ci-après, petit retour d’expérience sur les passionnants enjeux pédagogiques que l’enseignement à distance représente, sous la forme d’un interview avec Naomi HUART de la Direction Marketing et Communication du Pôle Léonard de Vinci.
Naomi HUART / Pôle Léonard de Vinci / IIM : Pouvez-vous raconter brièvement votre parcours et ce que vous enseignez à l’IIM ?
Eric Valdenaire : Bonjour, je me présente donc : je m’appelle Eric Valdenaire, je suis photographe professionnel basé à Paris, spécialisé dans la photographie de produit.
Depuis 2017, j’enseigne la photographie au sein de l’IIM – l’Institut de l’Internet et du Multimédia – avec notamment la création d’un module électif, sorte de workshop intensif d’une semaine.
IIM : Comment se déroulent les cours en lignes ? (quels outils, quels changements pédagogiques avez-vous mis en place, etc.)
EV : Dans le cadre du confinement, le module électif en photographie se déroule à distance, par l’ouverture d’une classe virtuelle sur zoom.us. Les étudiants sont familiers de l’outil numérique, cela ne pose pas de difficulté particulière.
En complément, les outils mis en place sur DVO (De Vinci On line) par la Direction des Pédagogies Digitales du Pôle Léonard de Vinci sont extrêmement utiles pour constamment s’assurer du bon déroulement et suivi du cours : au delà de l’appel en ligne habituel, les outils de « sondages », « questionnaires » et « devoirs » sont quotidiennement plusieurs fois utilisés.
Pour la pratique photographique, les étudiants sont amenés à prendre des photographies pendant et en dehors des heures de cours, photographies qui sont ensuite partagées, commentées et évaluées, ceci de manière inchangée.
Au cours de la semaine, une séance était traditionnellement organisée à mon studio pour étudier la spécificité de la lumière artificielle de type flash, avec pour exemple d’application la photographie de produit et le portrait. En circonstance, j’ai reproduit cette séance en en faisant la démonstration dans mon salon, tout en me filmant à l’aide de mon smartphone et en partageant en direct l’affichage de mes écrans.
Enfin, les étudiants sont amenés à produire un projet photographique personnel à rendre pour la fin de la semaine, ceci également de manière inchangée.
IIM : Comment se passe les échanges avec les étudiants ?
EV : La spécificité du module électif en photographie est liée à son format d’une seule semaine, sans rencontre préalable. Nous avons donc peu de temps pour faire connaissance et mettre en place les éléments de compréhension et de confiance réciproques. Dans le cadre du confinement, la distance engendrée par la relation numérique n’aide pas, mais la maturité des étudiants, en 4ème année en alternance, compense.
Durant toute la semaine, la ponctualité et l’assiduité des étudiants est démontrée, l’absence de transport étant assurément profitable pour tous.
Pour l’enseignant que je suis, la difficulté réside principalement dans la gestion de l’hétérogénéité du public de 30 élèves. En effet, ce module a été construit pour être accessible à toute personne n’ayant aucune notion en photographie, sans pour autant refuser les éventuels amateurs experts qui s’y seraient inscrits par passion. Il s’agit donc de transmettre les notions jugées indispensables et juste nécessaires à la pratique de la photographie, tout en répondant aux éventuelles questions pointues sans perdre le groupe.
A distance, il est encore plus difficile de s’assurer que les notions transmises sont bien assimilées par l’ensemble des élèves, sans exception aucune. Pour cela, les outils de « sondage » et de « questionnaire » déjà cités, proposés de manière impromptue, s’avèrent très efficaces. Les constats sont alors immédiats, nominatifs et indéniables. Il n’est pas exclus qu’ils soient reproduits lors des prochaines éditions en salle.
« Pour que les cours à distance se passent bien, il faut que les trois acteurs – l’établissement, l’élève et l’enseignant – soient au rendez-vous »
IIM : Pourquoi trouvez-vous que ces cours à distance se passent aussi bien ? (aussi bien du côté des outils mis en place par l’IIM, que du côté des étudiants)
EV : Pour que les cours à distance se passent bien, il faut que les trois acteurs – l’établissement, l’élève et l’enseignant – soient au rendez-vous, tant dans l’implication que dans les solutions technologiques engagées.
Pour l’IIM, l’incroyable travail effectué par la Direction des Pédagogies Digitales, associé au suivi personnalisé de l’équipe en charge des modules électifs en la personne de Marie Bernard, s’avèrent extrêmement complémentaires et efficaces. Qu’ils en soient ici félicités et remerciés.
Dans le contexte si particulier de la situation que nous vivons, l’implication des étudiants est entière, faisant fi de toute considération personnelle. Seule est à regretter un taux de connexion à la classe virtuelle par caméra assez faible, de l’ordre d’un quart des effectifs connectés seulement, ceci pour des raisons parfois légitimes liées à une absence de matériel ou à un débit de connexion jugé trop faible par exemple, parfois par contre pour des raisons plus personnelles et à mon sens discutables.
Me concernant enfin, à mon domicile je me suis organisé un espace de travail avec dans mon dos un tableau blanc, très utile pour faire la classe en direct face à la caméra, en complément de présentations partagées à l’écran. Pour une meilleure ergonomie de travail, je dispose d’un deuxième écran graphique connecté à mon ordinateur ce qui me permet de visualiser beaucoup plus confortablement et simultanément les contenus partagés d’une part et le suivi de la classe par zoom.us d’autre part (vision des étudiants connectés par caméra, gestion des prises de parole, discussions textuelles par tchat, etc…). Enfin, j’ai la chance de résider à Paris dans un immeuble connecté à Internet par la fibre et d’avoir fait le choix de m’y abonner. Quelques déconnexions sont parfois constatées en fin de matinée ou en début d’après midi, mais au final sans conséquence.
IIM : Un petit mot pour conclure ?
EV : Je suis extrêmement heureux de vivre cette expérience d’enseignement à distance. C’est pour moi passionnant d’être confronté et de réfléchir aux enjeux pédagogiques que cela représente. Je constate et expérimente ainsi l’incroyable avancement des technologies, tout en étant renforcé dans le bien fondé et le plaisir que procure l’enseignement en présentiel.
Ci-après quelques exemples de travaux réalisés par les étudiants dans le cadre de leurs devoirs quotidiens et du projet personnel à rendre en fin de module.
Pour plus d’informations, vous pouvez relire un précédent article sur le module électif en photographie à l’IIM, et découvrir un article similaire sur le blog de l’IIM.